Pénurie de carburant en France : quelles conséquences pour les taxis ?

Profession déjà lourdement touchée par la crise du Covid depuis 2020, puis par l'envolée des prix du carburant à cause de la guerre en Ukraine, c'est désormais deux semaines de grèves chez TotalEnergies et ExxonMobil qui ont frappé de plein fouet un métier déjà à terre ! Si les professionnels de santé sur la route comme les infirmiers ou les ambulanciers ont pu s'inquiéter du phénomène, ce n'est rien comparer aux compagnies de taxi qui craignaient particulièrement l'évolution de la situation ! Revenons sur deux semaines chaotiques !

Des professions prioritaires

Durant ces deux semaines de crises, au vu des files d'attente interminables, tensions et bagarres engendrées, il a rapidement été mis à l'évidence que certaines professions avaient un besoin “vital” d'un accès prioritaire aux pompes à essence. Ces professions ont ainsi eu le droit de couper les files, mais ont également eu des stations services réquisitionnées exprès pour leur usage ! Il a ainsi été décidé au niveau national que les services de secours du pays seraient considéré comme prioritaires. Parmi les "véhicules prioritaires", nous pouvions retrouver :

  • les services d’urgence et de secours (SAMU, pompiers, etc.) ;
  • les médecins, infirmiers, aides-soignants, pharmaciens, aides à domicile ;
  • la police, la gendarmerie, l’administration pénitentiaire, la douane ;
  • les pompes funèbres ;
  • les services de dépannage routier ;
  • les véhicules d’intervention d’urgence (Enedis, GRDF, etc.) ;

Une réglementation à l'échelle départementale

Au-delà des professions citées ci-dessus, il n'existe pas de réglementation nationale. Ainsi, chaque département a pu définir la liste de professions concernées pour son territoire. Si certains départements ont élargi cette liste aux services de sécurité, de secours, personnel médical, VSL et taxi conventionné, pompes funèbres, véhicules d'urgence d'ENEDIS, GRDF, des sociétés d'autoroute et dépanneurs routiers, certains départements l'ont radicalement limité au minimum avec les services de sécurité, et les professionnels de santé sur présentation d'un justificatif.

Le sort des taxis

L'établissement de cette liste n'étant pas du goût de tous, d'autres professions ont demandé à y être intégrées. C'est le cas de l'Union des Taxis qui a réclamé au gouvernement un accès prioritaire à toutes les stations-service de France. Du taxi d'Evreux à celui d'Aix-en-Provence, la demande est unanime. Ils craignent de ne plus pouvoir exercer leur métier, et leur crainte est fondée, car entre 20 et 30 % des chauffeurs ont dû arrêter leur activité face aux difficultés pour se ravitailler en carburant.

Où trouver de l'essence ?

Si les taxis ne font pas partie des professions prioritaires, dans certains départements, ils peuvent être fortement sollicités pour des déplacements urgents ou médicaux. Dans ce cas, il est encore plus problématique que la profession n'est pas accès aux pompes. Par chance, certains pompistes traditionnels connaissent les taxis réguliers, et les font parfois passer avant les autres. Pour ceux n'ayant pas cette chance, la quête est parfois rude. Certains pourtant ont trouvé la solution : faire le plein sur l'autoroute ! L'essence y est plus chère, mais ce prix fait qu'il y a moins de monde, et les pompes se vident moins rapidement !

Si la pénurie d'essence semble s'être calmée sur la France à l'heure actuelle, il est nécessaire de rester vigilant ! Certaines professions, comme les taxis, souffrent des différentes crises qui s'abattent tant sur le monde que sur la France ! On nous a demandé d'acclamer et de soutenir plusieurs corps de métiers, certains autres qui ne sont peut-être pas en ligne de front, mais juste derrière ne doivent pas être oubliés !

Pauline Drouin - Journaliste

Pauline Drouin est journaliste indépendante, elle collabore à de nombreux projets web. Sa passion : creuser à fond des sujets, interroger des acteurs de l'économie réélle et apporter le plus d'informations concrètes aux lecteurs